Fine Arts Paris - Résultats & coups de cœur

Créée en 2017 par les organisateurs du "Salon du dessin", Fine Arts Paris est le rendez-vous parisien s’imposant aujourd’hui dans le secteur des Beaux-Arts.

Introduction

Se déroulant sous le prestigieux Carrousel du Louvre, l'événement a su attirer les plus grands marchands européens et plus de 8500 visiteurs dans une atmosphère intimiste. Fort de son succès, le salon affiche une augmentation de 12 exposants cette année, passant de 34 galeries à 46. Une tendance qui, semble-t-il, n’est pas près de s’arrêter puisque l'organisation a annoncé son déménagement dans un plus grand espace et plus prestigieux : la cour du Dôme des Invalides.

Nous coups de coeur

Traditionnellement dédié à la peinture ancienne et moderne, au dessin et à la sculpture, le salon a ouvert ses portes à de nouvelles galeries proposant une sélection exceptionnelle d’antiquités et de tapisserie. On découvre dans les allées de Fine Arts Paris des chefs-d'œuvre datant de la Grèce Antique jusqu’à la fin du XXe siècle. Il est important de noter néanmoins que le salon ne se positionne pas comme généraliste. En effet, son ambition est de devenir un événement incontournable sur le marché de l'art parisien dans le domaine des arts classiques (i.e peinture, sculptures et dessins anciens).

Les nouvelles catégories ont ajouté à l'événement une dimension extrêmement intéressante. La Galerie Cahn, par exemple, venant de Basel et déjà rencontrée à la Biennale et à la FIAC, a présenté un ensemble exceptionnel de pièces d’archéologie comme par exemple un torse nu d’Aphrodite datant du IIe / Ier siècle avant JC. La Galerie Gilgamesh, également nouvelle venue, a quant à elle, proposé des terres cuites du Ve siècle avant Jésus-Christ représentant des scènes de vie quotidienne. Enfin, la Galerie Chevalier, nouvelle également, a sélectionné deux tapisseries contemporaines de Mathieu Ducournau rendant hommage à Rembrandt dont on fête cette année son 350e anniversaire de décès.

Des figures illustres telles que Delacroix sont aussi représentées à Fine Arts Paris notamment à la Galerie De Bayser qui expose une huile sur toile montrant un soldat de l’armée grecque combattant les Turcs à l’heure de la guerre d’indépendance. Nourri par les idées de la Révolution française, le soulèvement des grecs contre l’Empire Ottoman en 1821, a beaucoup inspiré et été defendu par Delacroix.

Les tableaux anciens sont bien évidemment clé dans cet évènement, parmi les exposants dont cette catégorie est la spécialité, Jacques Leegenhoek, nous fait découvrir une œuvre de Sophie Chéradame, élève de David, célèbre artiste mais dont la production fut écourtée par une mort prématurée. La Galerie Michel Descours présente également un élève de David, Claude-Marie Dubufe, portraitiste très en vogue durant la période allant de la Restauration à la Monarchie de Juillet.

La Galerie Canesso, spécialisée dans les tableaux réalisés en Italie pendant la Renaissance, présente une œuvre de Mattia Preti, importante artiste de l’Italie du XVIIe siècle, et dont la technique est héritée du Caravgisme.On découvre également un ensemble interessant de sculptures, Tresbosc + Van Lelyveld par exemple expose un marbre de Gustave-Frédéric Michel, dont un modèle en plâtre existe à La Piscine - musée d’art et d’industrie André Diligent à Roubaix. La Galerie Malaquais met à l’honneur le sculpteur catalan Manolo (1872-1945), figure de la bohème parisienne de l’avant-guerre et grand ami de Picasso.

Dans le secteur de la peinture moderne, la célèbre Galerie Tamenaga, basée à Tokyo et Paris et également nouvelle venue à Fine Arts, a exposé une exceptionnelle aquarelle de Raoul Duffy (1877-1953), transposant la célèbre scène du Bal du moulin de la Galette, peinte par Renoir en 1876.  Pour clôturer cette liste non exhaustive de notre parcours à Fine Arts Paris, nous souhaitons souligner la participation de La Piscine de Roubaix, musée d'art et de l'industrie André Diligent. L’institution qui a transformé une ancienne piscine art déco à Roubaix en musée, s’est installée cette année sur un stand et montre entre autres, un ensemble de céramiques, de sculptures, de textiles et de peintures de grands maîtres. Parmi les œuvres de Camille Claudel, Joseph Bernard, Marc Chagall, etc.… nous avons adoré la réinterprétation futuriste du penseur de Rodin de Paul Cornet (1892-1977).

Ce qui s’est vendu

Parmi les nouveaux exposants, la Galerie londonienne Charles Beddington a vendu un ensemble de 5 paires d’aquarelles d’oiseaux de Jean-Baptiste Adanson tandis que Chiale Fine Art cédait deux petits portraits délicats réalisés par Giuseppe Maria Bonzanigo représentant Louis XVIII et Marie-Joséphine de Savoie. La Galerie Tamenaga vendait Femme nue debout, une huile sur toile de Bernard Buffet de 1953 tandis que la vente d’œuvre de Chagall est en cours de vente.

La Galerie Gilgamesh, spécialisée en archéologie, se voyait réserver par des institutions deux pièces importantes, une rare torque (art celte, deuxième moitié du IIIe siècle avant JC) ainsi qu’un mors de cheval (origine Iran, 800-650 avant JC).

Les exposants déjà connu des éditions précédentes furent pour la plupart très satisfaits, parmi les informations obtenues nous avons dressé une petite liste non exhaustive des résultats : Un collectionneur britannique achetait une terre cuite de Jean-Baptiste Carpeaux représentant L’Amour moqueur, 1873, affichée 400.000€ par la Galerie Talabardon & Gautier qui cédait également la grande toile de 1884 peinte par Henri-Michel Levy, La vente publique. La galerie a également vendu au Musée de Grenoble la toile de 1820 de Claude-Marie Dubuffe Les petits savoyards.

La Galerie Mendes a vendu la moitié de son stand dont sa pièce majeure dès l’ouverture, une charmante huile sur toile d’Edouard Vuillard, Le Banc, proposé à 1 million d‘euros et qui avait été exposée dans une foule d’expositions comme l’attestent les nombreuses étiquettes au dos du tableau.

La Galerie de Bayser, a vendu dès le vernissage sept pièces, allant de 2 500€ à 120 000€, dont une huile et crayon noir sur toile représentant un personnage en costume de Palikare, assis, d’Eugène Delacroix. La Galerie Ratton Ladrière, cédait dès le vernissage l’huile sur toile de Francesco Soderini (1679-1739), Sainte Catherine de Sienne choisit la couronne d’épines.

La Galerie La Présidence a vendu une ravissante encre sur papier de Pierre Bonnard, Scène de la rue à un collectionneur qui la présentera dans la prochaine rétrospective sur l’artiste. La galerie cédait entre autres un ensemble de 6 encres et aquarelles sur papier d’André Derain intitulé Au service militaire ainsi que 2 aquarelles de Signac et 2 aquarelles d’Henri-Edmond Cross.

La Galerie Berès a rencontré de nouveaux collectionneurs et cédait 6 pièces dont Crocus, 2013 un dessin à la pointe d’argent sur papier vélin de Victor Koulbak, un artiste contemporain. « L’un des charmes de ce salon est de rencontrer de vrais collectionneurs amateurs plutôt que des investisseurs » constate  Florence Berès.

Conclusion

Pour conclure, Fine Arts Paris a su s’imposer comme un salon de qualité, attirant un public cultivé, une clientèle qualifiée et bien sûr des conservateurs de musées. Ces derniers ont fait de nombreuses acquisitions que les exposants ne peuvent pas encore dévoiler mais le salon s’impose dorénavant sans aucun doute comme une foire majeure dans le rayonnement de Paris comme capitale de culture à l’échelle mondiale.

November 22, 2019